Alors que les travaux touchent à leur fin ce dimanche, depuis le 25 juillet dernier le RER A est fermé entre La Défense et Auber. Ce grand chantier permet de donner un coup de neuf à une ligne qui a plus de 40 ans d’âge. La fermeture partielle de cet axe oblige la RATP et la SNCF à renforcer leur offre sur leurs autres lignes, notamment sur la L et la J qui permettent aux voyageurs de l’Ouest parisien d’accéder directement à la gare de Saint-Lazare. Dans celle-ci, la SNCF a mis en place de nombreux renforts pour gérer les flux des voyageurs et les renseigner. Ce dispositif s’est accompagné de l’installation de nombreux fléchages et cordons de sécurité censés améliorer la situation.
Tout ceci manifeste un louable effort pour rendre l’absence de ce tronçon du RER A moins délicate. Cependant, cette façon de faire met en lumière, il me semble, la mauvaise gestion des flux dans cette gare. Une grande part des voyageurs arrivant par le train à Saint-Lazare poursuivent leur trajet dans le métro ou le RER E. De ce fait, ceux-ci empruntent tous le même parcours qui est jalonné de plusieurs points d’étranglements.Dans un excellent article intitulé Robustesse, haut débit et excellence ferroviaire, le site Transport-Paris insistait sur la nécessité pour les voyageurs d’adopter un comportement civique concourant à une meilleure gestion des flux de personnes et donc de leur transport par le réseau ferré. Parmi ces souhaits, on trouvait mentionnée l’importance pour les voyageurs de se répartir tout le long de la rame plutôt que leur concentration dans les voitures de tête. Ce dernier choix est motivé par le désir, compréhensible, de sortir plus rapidement de la gare. Il existe bien, à Saint-Lazare, des sorties en milieu de quai; mais ces escaliers de faible largeur permettent seulement d’accéder à la voirie publique et non aux transports en commun. En heure de pointe, un voyageur situé au milieu du train peut mettre trois minutes de plus que celui situé en tête. Le grand nombre de personnes descendant à Paris entraîne un engorgement conduisant les voyageurs à piétiner. Le temps de trois minutes, évoqué à l’instant, correspond à l’attente entre deux rames de métro aux heures de pointe.
Si les quais représentent le premier point d’étranglement, l’accès au métro proprement dit constitue le second. L’importante rénovation de la gare Saint-Lazare entre 2009 et 2012 est une belle réussite, notamment la mise en valeur de la zone sous verrière située à l’entrée de la gare dans laquelle se concentre l’ensemble des magasins. Malgré cela, les couloirs du métro ne sont pas adaptés au trafic actuel des voyageurs aux moments les plus chargés de la journée. L’exemple le plus criant est le flux des personnes au niveau des bornes de contrôle. Celles qui s’introduisant dans l’enceinte du métro constituent un rideau quasi continu gênant considérablement ceux qui passent dans le sens contraire. De même, l’escalier et les trois escaliers mécaniques absorbent avec peine le nombre de voyageurs présents. Bien qu’il soit souvent délaissé au profit des escaliers roulants, l’escalier situé à leurs côtés est quasiment plein. Le même phénomène de congestion se retrouve au pied des escaliers mécaniques qui permettent d’accéder aux quais de la gare.
Cette explication détaillée met en lumière la nécessité d’un autre chantier, la réalisation de couloirs supplémentaires dans le métro permettant d’accéder directement au milieu des quais de la gare. La réalisation serait certainement assez coûteuse et délicate étant donné le nombre de trains circulant chaque heure durant les pics du matin et du soir. Bien entendu, l’extension du RER E en direction de Poissy et Mantes devrait améliorer la situation. Cependant, une meilleure gestion du parcours des voyageurs reste souhaitable. Pour se faire, il serait nécessaire de creuser un large couloir accédant à une salle d’échange située au-dessous des voies. Celle-ci permettrait d’atteindre les différents escaliers situés au milieu des quais.
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