Cette revue de presse est l’occasion d’exprimer un véritable coup de cœur pour une revue de grande qualité. Bien qu’elle se vende en moyenne à 45 000 exemplaire à chaque parution, sa diffusion uniquement par le réseau des librairies ne l’aide pas à se faire connaître du plus grand nombre.
XXI est un journal d’information trimestriel. Ce qui frapper en premier, avant même de le feuilleter, c’est la présentation générale qui le rend proche d’un livre. L’absence de publicité concoure à ce constant, mais ce n’est pas la seule raison, bien au contraire !
La plupart des articles suivent le même canevas : dix à douze pages de textes entrecoupés de très belles illustrations suivies d’une double page pour aller plus loin en éclairant les notions clefs et les thèmes abordés par l’article et en proposant d’autres lectures ou des films. Chaque article est mis en image par un illustrateur différent ce qui renforce cette impression d’entrer à chaque fois dans un univers particulier en abordant un nouvel article.
À chaque numéro, quelques articles dérogent à ce déroulement général. Il y toujours un récit graphique ou à chaque page une illustration est accompagnée d’un petit pavé de texte. Il y a également un reportage photo et enfin une bande dessinée qui permet de présenter un reportage sous un autre jour. Enfin, les premières pages sont consacrées à de brefs sujets qui vont de quelques lignes à une double page.
La volonté d’utiliser des illustrations plutôt que des photos (hormis le reportage mentionné plus haut) concourt à donner un ton différent à cette revue. Elle nous fait passer à un autre rythme en nous permettant d’ouvrir notre regard sur le monde en nous dégageant de cette actualité brûlante qui repart aussi vite de la une des médias qu’elle y est arrivée : un clou chasse l’autre selon l’adage bien connu !
Je termine cette présentation générale en mentionnant le prix de chaque numéro : 15,5 €. Cela peut sembler cher au premier abord, mais il suffit de parcourir quelques minutes un exemplaire pour être totalement conquis. Les sujets sont toujours abordés de façon profonde et nuancée. Bien entendu, chaque auteur conserve son approche particulière et je perçois que souvent il s’attache à un personnage ou une cause qu’il présente. Cependant, cela se fait honnêteté et ne peut que nous inviter à conserver un regard critique qui se fait accueillant sans être naïf.
Le numéro que je vous présente dans ce billet est paru le 4 avril dernier. Malgré ce relatif décalage entre cette date et celle de mon billet, la lecture de ce journal reste tout aussi recommandable. Je le notais plus haut : les sujets sont actuels, mais ils s’extraient d’une actualité passagère. Pour ma part, j’ai même fait l’acquisition d’anciens numéros, les sujets traités dans la revue gardent toute leur pertinence même deux ou trois années après leur rédaction.
Se plonger dans un article de XXI, c’est consacrer une demi-heure à trois quarts d’heure à un sujet où l’auteur nous conduit peu à peu dans son récit, le tout accompagné par des illustrations qui rehaussent notablement la présentation générale. Une réelle recherche du beau se dégage de cette revue qui nous permet de regarder avec douceur des sujets souvent graves et parfois bien tristes.
Je n’ai pas encore terminé la lecture de ce vingt-deuxième numéro dont vous pourrez trouver le sommaire détaillé et l’éditorial sur le site de l’éditeur. Un article sur deux frères Afghans, l’un vivant en France et l’autre en Afghanistan m’a particulièrement touché. J’ai également apprécié ce reportage sur un patron d’une société de déménagement en Grèce qui nous fait comprendre la crise que traverse ce pays d’une façon originale.
Vous le comprenez sans peine, je suis conquis par cette revue et je vous encourage à la découvrir et à en parler autour de vous : elle le mérite.
P.-S. : Les plus curieux pourront lire le billet que j’ai consacré au cinquième numéro de 6 mois, la revue de reportage photographique née de la volonté des fondateurs de XXI.
