Le Bloc Note

Des œuvres où se mêlent recueillement et fougue

17Sep

Si la musique classique dans son ensemble représente un univers musical riche et varié que l’on ne finit jamais de visiter et découvrir, la musique religieuse constitue à elle seule une planète avec des continents bien différents les uns des autres. C’est un océan qui sépare, par exemple, le Requiem de Verdi d’une messe de Charpentier.
Même si vous êtes un peu intimidé par la diversité de la musique religieuse que vous souhaitez découvrir sans bien savoir par où commencer ; je vous propose de la découvrir à travers un beau disque de Vivaldi.
Dans cet album sont interprétées deux œuvres majeures du compositeur italien surnommé « il Prete rosso », le prêtre roux, à cause de sa chevelure et de son état de vie : « Gloria RV 589 » et « Dixit Dominus RV 584 ». Ces deux œuvres majeurs du répertoire religieux vivaldien sont accompagnés de deux petits compléments : « Ostro Picta, Armata Spina » d’une part et l’« Introduzione al Dixit » d’autres part. L’œuvre la plus connue est, sans conteste, le Gloria. Les plus blasés pourraient même dire qu’il s’agit d’une œuvre rabâchée. Ils pourraient bien changer d’avis à l’écoute de ce disque disponible chez Deezer

Pochette de l'album
Les interprètes de ce disque sont le Concerto Italiano sous la baguette de Rinaldo Alessandrini. Parmi les chanteurs, la pochette du disque met en avant Gemma Bertagnolli (soprano) et Sara Mingardo (contralto).
Écoutons tout d’abord le « Gloria RV 589 » (chaque œuvre de Vivaldi est cataloguée avec une côte). Dès le premier mouvement, c’est la joie et l’entrain qui dominent sans qu’un certain recueillement, bien naturel pour une pièce musicale qui prend place habituellement dans le déroulement de la messe, soit absent. Nombreuses sont les interprétations qui n’évitent pas une certaine pesanteur ou vont au contraire sonner un peu creux en voulant alléger la façon de jouer dans une louable recherche de retour aux sources. L’exécution d’une œuvre du répertoire baroque peut tendre vers l’un de ces deux écueils, mais Alessandrini donne de la vie et de l’épaisseur à son interprétation. Le jeu des musiciens est articulé sans devenir mécanique. On se plaît à s’arrêter au jeu des cordes, du clavecin ou de l’orgue pour porter ensuite son attention aux chanteurs. Ces derniers dégagent une vraie chaleur tout en conservant une certaine retenue. Le Gloria alterne les moments enlevés et ceux plus calmes au long des vingt-sept minutes de l’œuvre. C’est une très bonne entrée en matière dans la musique religieuse de Vivaldi.
Celle-ci se poursuit avec le « Dixit Dominus RV 584 » à la tonalité générale plus calme. Le cinquième mouvement, Juravit Dominus, en est un exemple éloquent. Les mêmes compliments, adressés préalablement, s’appliquent à cette œuvre.
Ceux qui ne connaissent pas l’œuvre religieuse de Vivaldi auront un guide sûr avec ce disque. Ceux qui connaissent déjà ces œuvres pourront tendre une oreille attentive à cette très belle interprétation. Pour tous, cela constituera un moment de grand plaisir musical.

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